Qu'en est-il de notre civilisation?
Qu'en est-il de notre barbarie?
« Le peuple Narte est régi par
les dieux, les guerriers et les magiciens. Assumant au plus haut
degré leurs fonctions, ils font preuve dans la barbarie d'une
rigueur absolue, qu'ils emportent dans les mondes magiques et au-delà
de la mort : les péripéties de leurs aventures héroïques font
valoir des références ultimes pour les notions de respect et de
rituel.
En transposant notre regard dans un
autre quotidien, ces épisodes de naissance et de mort, de parentèle
et de hiérarchie, de sacrifices et de trahisons mesurent la distance
entre "sauvage" et "barbare" : une question de
société, un problème de civilisation.
La lecture de ce questionnement se
situe à la fois dans l'enchaînement des faits, exposé ici à la
croisée des discours parlé, vocal et musical, et au sein du
microcosme composé par les trois actrices, dont les actes se
heurtent et se rencontrent, dissonent et coïncident.
Le pari du jeu
collectif est sans cesse lancé entre ces trois personnalités
singulières qui témoignent, chacune selon sa sensibilité, des
affrontements, des rituels et des épopées surgies de temps
archaïques. »
Didier Kowarsky
2014/2015 : Yôko Higashi, Myriam Pellicane, Catherine Jauniaux et Didier Kowarsky
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Catherine Jauniaux et Myriam Pellicane |
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Catherine Jauniaux |





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Catherine Jauniaux
- La notion d'intemporalité, visitée
en jeu par les trois actrices, donnera aux faits exposés la
dimension du mythe.
- La dramatisation est un risque
permanent d'abaisser la narration de ces actes démesurés au
niveau de soucis existentiels. Il y a à se laisser traverser par une
dynamique et des échos issus de la nuit des temps.
Le projet est ambitieux, de faire
résonner ces échos. Il demande une maturation qui s'inscrit
forcément dans une durée. Au jour le jour, la maturation de cette
parole s'actualisera dans la citation des discours des Héros.
La posture propice est celle d'une écoute attentive de cela
qui nous habite en des zones inexplorées.
Il n'est pas question "d'attendre
que ça vienne", mais de donner à entendre, au fur et à
mesure, "où ça en est".
- La stylisation confère une distance
respectueuse à l'évocation de ces personnages, de leurs actes et de
leurs territoires.
Par exemple la mise en boucle d'un
épisode du discours donne une dimension rituelle en même temps
qu'hypnotique à l'évocation des actes accomplis, en l'occurrence
dans l'au-delà. De même le parcours dansé de Yoko sur la scène
ressort comme les bribes d'une cérémonie indispensable pour
réaliser les souvenirs de ces comportements.
Il s'agit de se donner des défis
simples et concrets pour laisser apparaître le rituel et son
intemporalité, sans le simuler : attention portée pendant l'action
sur les postures du corps, considération pour l'écho, le silence,
les rythmes, la spatialisation, précision artisanale des répétitions
de phrases et du contenu de la boucle, conscience de la situation
dans le paysage sonore et dans la structure du récit : Présentation
- Début - Milieu - Fin – Epilogue.
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Myriam Pellicane 2008 |
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